La grève ! Ah, la grève ! Quand pourrai-je enfin l’atteindre ?
Je marche, je marche je marche en enfer sur des pavés de bonnes intentions, et je ne vois rien venir.
Je m’étais pourtant bien documenté, mais je ne vois rien venir sauf des drapeaux qui rougeoient et des écolo qui verdoient.
La grève ! Ah, la grève ! Quand pourrai-je enfin l’atteindre ?
On m’avait dit à la télé qu’elle était là, toute proche, à portée de slogan, qu’elle était inévitable, qu’elle était immuable, aux limites de nos errances terrestres, qu’elle ouvrait nos vies sur des horizons radieux. Mais depuis des lustres je marche sans la rencontrer.
La grève ! Ah, la grève ! Quand pourrai-je enfin l’atteindre ?
Il n’est parait-il pas nécessaire d’espérer pour entreprendre et fort de cet adage, j’ai fait le plein des sens, enfin l’essentiel quoi ! Et comme j’étais sur la réserve, j’ai pris mes précautions. J’ai une route à faire et un but à atteindre : rejoindre la grève et embarquer pour des lendemains qui chantent.
Mais, La grève ! Ah, la grève ! Quand pourrai-je enfin l’atteindre ?
Je finis par rejoindre une fil d’attente. Enfin, je n’étais plus seul dans cette quête d’ordinaire et c’est avec aplomb que je suivis au pas celui qui me précédait. Nous étions ainsi toute une théorie à espérer les quelques gouttes qui nous permettraient d’atteindre notre but commun, mais une voix intime me serinait in petto :
La grève ! Ah, la grève ! Quand pourrai-je enfin l’atteindre ?
Cette question trouva sa réponse quand nous nous retrouvâmes presque à sec, sur une grande place sans possibilité de nous en échapper. A cours d’énergie, notre désarroi fut grand et la panique Total !
Dire que nous voulions atteindre le littoral pour des embarquements joyeux, et voilà que nous nous retrouvons coincés dans une nasse à la merci des exécuteurs des basses œuvres et du grand capital.
Nous avions atteint la grève certes mais nous étions maintenant Place de Grève.
Messages
1. Ah, la grève !, 21 octobre 2022, 15:47, par Edouard
Au sommet des gibets de la place de grève,
Flotteront les bannières des espoirs envolés
et la foule amassée dont la clameur s’élève
n’en finira jamais de battre le pavé.