J’aimerais parler d’autre chose, mais je ne pense qu’à elle.
Du tremblement de terre cataclysmique en Turquie et en Syrie ? Des dizaines de milliers de victimes bien sûr mais surtout des promoteurs véreux, des responsables politiques corrompus et de ces dictatures, syriennes ou turques, d’une inefficacité crasse dans l’organisation des secours et qui profitent de la misère pour renforcer leurs pouvoirs.
J’aimerais parler d’autre chose que de la répression en Iran (pas loin de 500 morts depuis 5 mois). Des massacres dans l’est de la RDC pour quelques terres rares nécessaires au fonctionnement de mon smartphone, ou pour quelques pierres précieuses.
J’aimerais parler d’autre chose que des invectives, des insultes entre élus du peuple à l’Assemblée Nationale (française), à propos de ce qui devrait être un débat sur la réforme des retraites ? C’est vrai, traiter d’assassin un ministre qui défend un projet de loi dont trois quart des français ne veut pas, quelle importance ?
Toujours en France, j’aimerais parler d’autre chose que de la grève des médecins généralistes. C’est vrai qu’ils sont finalement rémunérés par la Sécurité Sociale et comme tous les salariés mécontents de leurs sorts, ils ont le droit de faire grève. Ils auraient peut-être aussi le devoir de ne pas oublier que leurs honoraires proviennent finalement de la solidarité nationale.
J’aimerais parler d’autre chose que des migrants qui continuent à mourir en Méditerranée ou dans la jungle tropicale entre la Colombie et le Panama, et encore plus au loin vers le nord.
Il y aurait tant de sujets qui seraient dignes de figurer dans ce billet introductif.
Il y aurait bien une solution. Ce serait d’attendre le Grand Soir pour ne plus s’indigner. Mais c’est sans intérêt et parfaitement illusoire parce qu’avant le Grand Soir, il y a le matin, le midi, l’après-midi et toutes ces heures qui coulent comme l’eau d’une clepsydre, plus ou moins vite et plus ou moins longtemps car il arrive que le réservoir se tarisse bien avant le crépuscule. Attendre le grand soir pour s’indigner ce serait comme attendre la nuit pour y voir plus clair. C’est complètement idiot, sauf pour les rapaces nocturnes.
En conclusion et pour mettre un terme à l’anaphore, aujourd’hui j’aimerais parler d’autre chose que de la guerre en Ukraine… mais dans une semaine on fêtera son premier anniversaire et je me demande quel cadeau je pourrais lui faire à cette guerre. Peut-être lui consacrer un Culture 5 tout entier, orné de myosotis ou de chrysanthèmes, ou d’un panachage des deux.
Alors, le 24 février les podcasteurs de Balado Gazette, chacun à leur manière, ne parleront pas d’autre chose que de cette guerre, mais aujourd’hui nous sommes le 17 et je convoque sur la piste… Bonne écoute !