Dans sa chronique du 23 septembre dernier, Hervé Richou, par la voix d’Aristide, se demandait si on mourait pour de vrai au cinéma (il ne se faisait pas à l’idée que Belmondo avait rejoint et pour toujours les étoiles éteintes du 7ème art).
Mon cher Hervé, la réponse à votre interrogation risque d’avoir la clarté des propos d’une ministre de l’environnement à qui on demande s’il faut construire ou pas de nouvelles centrales nucléaires pour engager la France dans la voie de la décarbonation.
Cette réponse est limpide : c’est NON, mais OUI ! ou inversement.
L’acteur Alec Baldwin, effondré à la suite du drame hollywoodien récent, et dont il est à l’origine, aurait déclaré qu’il n’était pas un assassin, que c’était un accident. Il contredit ainsi l’adage qui veut que « Ce ne sont pas les armes qui sont dangereuses mais les personnes qui les utilisent ! » De fait, le pistolet chargé par mégarde d’une balle à ailette n’était pas dangereux en soi avant d’être manipulé par notre acteur.
C’est ce qu’il devait penser en tirant, mais sans les viser, sur la responsable de la photographie et le metteur en scène du film Rust, dont il est par ailleurs le producteur. A noter que notre acteur est un fervent défenseur du contrôle des armes à feu aux Etats Unis.
OUI il a tiré mais NON il n’a pas voulu tuer.
Prenons maintenant le cas de monsieur Zémmour. Au dernier salon de l’armement (le Milipol du 20 octobre dernier), il a visé des journalistes avec un fusil de haute précision,
OUI il a visé, NON il n’a pas tiré.
Le monde est mal fait. Nous avons d’un côté un comédien qui fait semblant de tuer ET qui tue, et d’un autre un nostalgique des Croix de Feu qui ne fait pas semblant de tirer MAIS qui ne tue pas, enfin pas encore. Projetons nous un peu : si sur un plateau de cinéma, il sera toujours possible de remplacer les coups de feu par des effets spéciaux, ce sera une autre histoire pour les vendeurs d’armes de fournir des joujoux inoffensifs à un hypothétique futur président de la république en lui faisant croire que ces armes sont vraies parce que lui, une fois élu, n’hésitera pas à les utiliser, et ça ne sera ne pas du cinéma.
Désolé de parler encore une fois de Monsieur Z. Promis je ne le referai plus c’est NON !
A moins que ce mauvais à rien n’alimente à nouveau la rubrique des faits divers avec ses blaguounettes de snipper.
Alors désolé ce sera OUI, mais NON ou inversement.
Bernard LAURENT