« Quand tout ira bien que nous serons amis
Sans plus de mensonges sans plus de jalousie
Sans plus de mystère
Sans plus de colère
Notre amour sera fini… »
Oh la, la comme tu y vas Marie Paule ! Oui, oui on vient d’entendre le refrain d’une chanson de Marie Paule Belle, une artiste trop peu connue et reconnue à mon gout.
Mais qu’elle est triste cette sortie de crise amoureuse dans cette chanson : tous les problèmes sont réglés et au lieu de s’aimer encore plus, et bien on ne s’aime plus du tout. Et tout ça parce qu’elle voulait avec son amoureux que tout aille BIEN. Et on voit le résultat. C’est comme si on faisait tout pour mourir en bonne santé en oubliant que ce qui est grave, c’est de mourir.
Alors, quand tout ira bien, que restera-t-il de nos combats, de nos sacrifices et de nos engagements ? Que restera-t-il de nos inquiétudes, de nos angoisses ? On ne sait trop. Ce qui est certain c’est qu’après une crise on ne revient vraiment jamais à l’état antérieur, tout simplement parce que nous portons sur nous et en nous les cicatrices des épreuves endurées. Ce qui est certain aussi, c’est qu’elles auront modifié si ce n’est notre apparence, du moins notre for intérieur. Et en chemin nous y aurons perdu notre âme. Et tout ça parce que nous aurons cherché à sortir de la crise en effaçant ce qui l’aura provoqué et nourri. « Du passé, faisons table rase ! », mais quelle erreur ! L’Histoire en témoigne tous les jours.
Alors, comment sortir d’une crise sans perdre son identité, sans renier ce que nous avons adoré, sans se déliter dans un confort intellectuel, certes désormais calme et apaisé, mais sans plus aucune saveur, au passage en ayant jeté aux orties ce qui faisait le sel de nos existences ?
Je proposerai quant à moins de laisser tomber la quête du BIEN, aseptisé par définition, et de plutôt rechercher le MIEUX. Il implique un travail sur soi. Il est dynamique. Il exige la remise en question de nos croyances sans annihiler nos personnalités.
Alors, pour paraphraser Marie Paule Belle, je dirais : « quand tout ira mieux…notre amour sera encore plus fort ».
C’est, dans son exubérance créatrice ce que nous chantait le grand Jacques, Higelin bien sûr : « Aujourd’hui la crise ».
Bernard LAURENT