Le surnom de Donald Trump
Dans quelques jours Donald Trump aura quitté la présidence des Etats Unis, un pays désormais fracturé. Une fois sorti du jeu exécutif, et en fonctions des opinions des uns et des autres sur sa mandature, la postérité sera plus ou moins clémente avec lui.
Ce qui est certain, par contre, c’est qu’à l’instar de toutes les personnalités publiques historiques, Donald Trump sera à son tour affublé d’un surnom. Un vocable adossé à son nom et dont la fonction sera de le désigner à la multitude de la manière la plus « condensée ». J’élimine le « vilain petit canard » eu égard à Donald. C’est trop facile et très euphémique.
J’ai pourtant une petite idée de ce que pourrait être son sobriquet, mais n’étant pas spécialiste de la vie publique étasunienne, je préfère vous le proposer plus tard.
Restons en France, dans la période contemporaine, et tâchons de visiter quelques personnages et leurs surnoms. Dans un désordre tout arbitraire :
- Jean Pierre Rafarin, pour commencer. Premier ministre de 2002 à 2005, il était surnommé, « l’évêque du Poitou », sa région d’origine. On imagine bien ce fan de Johnny Halliday bénir les foules d’une main et la crosse dans l’autre.
- Françoise Giroud, elle, c’était « la panthère de velours ». Journaliste de talent, elle formait avec JJSS un couple d’intellectuels sulfureux, d’où probablement la métaphore féline.
- Pour rester dans le monde des grands chats, au début du 20ème siècle, c’était par « le Tigre » que l’on surnommait Clémenceau. Etait-ce pour sa férocité et son intelligence en politique, ou pour ses moustaches ???
- « Babar », personnage de bande dessinée pour les tous petits, c’était le surnom de Raymond Barre. Un autre premier ministre, sous Giscard d’Estaing. Barre-Babar, est-ce à cause de ses rondeurs ou de sa trompe, ou plus simplement par homonymie ? je vous laisse juge.
- « Tonton », le « Sphinx » et même « Dieu », c’était François Mitterand deux fois président de la république, mort le 8 janvier 1995, une personnalité à la fois très proche des gens et très énigmatique et pourquoi l’appelait-on « Dieu », ça je l’ignore, les voies d’icelui étant impénétrables.
- De Gaulle c’était le « double mètre » ou le « Grand Charles » en raison de sa taille évidemment. C’était aussi : le « Grand Connétable », en raison de son passé militaire, bien sûr. Les Pied Noirs d’Algérie l’appelait « la grande Zora », pour les mêmes raisons.
- Plus près de nous, Sarkosy. C’est encore, je suppose, par le « Triton » que Carla Bruni appelle son mari. N’étant pas introduit dans leur intimité, j’ignore pourquoi « le triton ». Peut-être à cause de ses capacités à nager quelque que soit la turbidité des eaux politico financières ?
- Allez un dernier exemple et une devinette, facile. Qui est à la fois : "Fraise des bois », « Flanby », « Culbuto », « Pingouin », « Monsieur Bricolage » ou encore « Pépère » ? Seul un psychanalyste spécialisé dans l’étude du langage pourrait donner une explication autre que descriptive. C’était François Hollande bien sûr.
- J’oubliais ! « Jupiter » pour Emmanuel Macron. Le surnommer dieu des dieux, notre actuel président, c’est risqué. Attention à ce qu’il ne soit pas transformé en Pluton, dieu des enfers et planète mystérieuse aux confins de notre galaxie. On arrête là la revue d’effectif des sobriquets.
Revenons à Donald Trump. Et bien je n’ai aucune suggestion à faire sur le surnom que la postérité pourrait lui réserver. Ou alors il faudrait aller
chercher peut-être du côté de personnages de la littérature. Voyons. Et pourquoi pas Ubu, le personnage principal du roman « Ubu Roi » d’Alfred Jarry (1867-1907), né à Laval, département de la Mayenne. Je ne vous ferai pas un résumé de l’ouvrage, mais je vous propose d’écouter la chanson que lui a consacré Dick Annegarn. Tout y est, sauf qu’il attribue à Donald Trump une caractéristique physique peu flatteuse dont j’ignore l’authenticité. Faudra vérifier.
Bernard LAURENT