Editorial du 12 mars 2021
Dire oui ou non.
La pandémie continue son petit bonhomme de chemin, à peine contrariée par une vaccination à géométrie variable, selon que l’on est plus ou moins proche géographiquement ou financièrement des fabricants de la potion magique. Mais bon, le ciel s’éclaircit malgré tout, même si nous ne sommes pas à l’abri de refaire les mêmes bêtises qui hier nous ont amenés au point où nous en sommes aujourd’hui. Hélas, je nous fais confiance pour faire encore pire.
Tant qu’il y aura des entreprises de déboisement sauvage, tant qu’il y aura des régimes militaires pour tirer dans la foule, tant qu’il y aura des gouvernants corrompus jusqu’à la moelle, tant qu’il y aura des paradis fiscaux pour abriter les revenus des trafics en tout genre, il n’y a pas à désespérer que nous fassions les mêmes erreurs qui nous aurons conduit à accepter, dans une quasi indifférence, 300 décès par jour dus au Covid. C’est une moyenne et ça dure depuis des mois pour ce qui est de la France.
Où sont les « gilets jaunes anti covid » ? Où sont les « black blocks », si prompts en d’autre circonstances à tout casser, pour empêcher toutes les manifestations anti virale ?
Mais je rêve !
A quand un soulèvement populaire et international pour dire ya basta !
Basta des croissances économiques orientées vers les profits à court terme !
Basta des solutions populistes pour faire croire qu’il suffit de dire oui à tous pour finalement faire taire le monde !
Basta des injonctions contradictoires : la liberté pour tous mais le contrôle pour chacun !
Basta des réseaux sociaux qui plongent les ado dans des mondes parallèles !
A quand la prise de conscience que les humains sont, jusqu’à preuve du contraire, les seules habitants d’un univers sans limites embarqués sur un petit vaisseau interstellaire, sans possibilités d’évasion.
L’homme est un être puissant et dérisoire. A moins qu’il ne soit une « erreur » de la nature ? Et dans ce cas laissons faire le darwinisme et il disparaitra.
Cependant, malgré l’absurdité de nos vies terrestres, nous possédons tous la faculté individuelle et collective de dire oui ou non. Et je me demande si nous ne sommes pas déjà devant l’urgence de décider de notre sort.
Ça vaudrait le coup d’y réfléchir, non ?
Bernard LAURENT