Peu à peu disparaît
le retour en arrière
dans la dimension temps.
Peu à peu disparaissent
souvenirs et rêves
onirisme et poésie
désirs et regrets
amours et nostalgie
projets et espoirs.

Reste l’instant présent
brutal comme un point
ligne droite vue de face
où tout s’efface
qui n’est le moment précis
où l’on se trouve
Paysage sans perspective
sans profondeur
sans couleur.

Koon continue de frapper.
Sa masse cogne la paroi
qui se disloque
« Koon ! Koon ! Koon ! »
Sans hâte sans répit
tape la pierre
casse la caillasse
écrase le roc
« Koon ! Koon ! Koon ! »

Les débris graviers
ruissellent à ses pieds
roulent sous ses pas
dégringolent les pentes
avalanches minérales
s’amoncellent s ’éparpillent
au hasard d’un relief
qui doucement s’aplatit
sous ses coups
« Koon ! Koon ! Koon ! »
Disparues les aspérités
Détruits les monticules
évanouis les moignons
écrasés les rochers
effritées les montagnes.
Plat à perte de vue
le paysage monotone
de Koon qui frappe
« Koon ! Koon ! Koon ! »