émission du 5 mars 2021

Editorial du 5 mars 2021

La voix, les voix.

Culture 5 aborde son 6ème mois d’existence et je me demande s’il n’est pas nécessaire de rappeler de quoi est fait ce magazine.
Son matériau de construction, ce sont essentiellement des chroniques dites « natives » assemblées par votre serviteur. Chroniques « natives » c’est à dire originales, uniques, écrites librement. En un mot, ce sont des créations qui utilisent le son comme vecteur, le son et plus précisément la voix des auteurs.
Dans le monde médiatique actuel où l’image, diffusée sur toutes sortes d’écran, n’accorde au son, à la voix qu’un strapontin, Culture 5 fait le pari de remettre l’église au centre du village et la voix au centre de la communication.
La voix, c’est quoi ? Tout d’abord elle est propre au genre humain (dans l’état actuel des recherches scientifiques). Il s’agit au plan fonctionnel et anatomique de « vibrations des cordes vocales ». Quand ça ne fonctionne pas, ou pas comme il faut on parle d’aphonie ou de dysphonie.
La voix peut être qualifiée : forte, faible, criarde… Elle peut se rapporter à l’âge : le babil, le gazouillement chez les tout petit… La voix peut être chantée, ce qui revient à une harmonisation particulière de la voix parlée. Dans ce cas on la définira par sa tessiture (baryton, soprano, contre ut etc)
Et enfin il y a la voix parlée, celle qui dit, qui raconte, qui analyse, qui invente, et là on entre de plain pied dans l’univers de Culture 5.
Vous y trouverez des chroniqueurs qui utilisent leur voix pour nous faire partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs rêves, avec toutes les nuances, les incertitudes, les doutes ou les convictions propres à la création. Il n’est pas question ici de « belles voix » standardisée comme on le dit des « voix radiophoniques ».
Non. Dans Culture 5, il est question de voix sincères, de voix qui disent le besoin de retrouver le mode premier de la communication, celui où la médiation est d’abord orale, à l’instar des griots d’Afrique, la digitalisation en plus.
Dans le poème de Nazim Hikmet « les chants des hommes » écrit en 1960, poème que nous allons entendre, chanté par Jacques Bertin, il suffira pour notre propos de remplacer les chants des hommes par, la voix humaine.

Bernard LAURENT