émission du 13 novembre 2020

vendredi 13 novembre 2020

proposé par Bernard Laurent


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émission du 13 novembre 2020

Editorial de :
  Bernard Laurent
publié le : 13-11-2020 - 30min0s

Réanimation ? Un crash d’avion long courrier par jour




Les podcasts du mag


publié le : 13-11-2020 - 4min22s

Aristide en a plein la sous-ventrière des normes européennes.


publié le : 13-11-2020 - 4min34s

Vous avez des enfants ? Non, j’ai deux filles.


publié le : 13-11-2020 - 4min44s

Le voyage littéraire : un remède efficace contre la déprime collective.




Crise sanitaire : jeudi 12 novembre, le Premier Ministre s’est exprimé dans une conférence de presse à la suite du dernier Conseil de Défense. En résumé : le confinement ça continue, on verra dans quinze jours si on assouplit les mesures, ou pas.

Mardi 10 novembre, sur la Cinq, en prime time on a pu voir : « Quand l’hôpital retient son souffle », un documentaire signé Isabelle Wekstein et Olivier Taïeb.

La réanimation ? un crash d’avion long courrier par jour.

Une équipe de télévision a vécu plusieurs semaines au cœur du service de réanimation de l’hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris. C’était en avril dernier en plein dans la première vague de Covid 19.

Plans serrés sur les visages, les corps, les sondes, les tubulures, les cardioscopes et autres respirateurs, bipant dans une cacophonie sans nom. Des masques, des charlottes, des gants, des blouses et des surblouses en plastiques. Les paroles techniques de ceux qui savent de quoi ils causent, des mots simples, des mots de tous les jours, des mots qui disent la fatigue, la lassitude, la colère et parfois, rarement, la joie pudique devant l’amélioration de l’état d’un malade. Les soignants ? des navigateurs de l’extrême. Entre espoir et désespoir.

Dans ce service, comme dans toutes les réanimations Covid 19, un malade sur quatre en sortira les pieds devant (ce sont les derniers chiffres) et quant aux trois autres ils repartiront avec des séquelles parfois très lourdes. Ce seront des survivants jamais totalement guéris.

Autour des lits « hyper médicalisés », il y a les soignants… et eux aussi ne sortiront pas indemnes de cette première vague…

Et puis il y a eu le ciel, le soleil et la mer. Le déconfinement quoi. Et puis la rentrée de septembre et patatras la deuxième vague !

Les services de réanimation sont de nouveau en rupture et les soignants déjà fatigués. Un quart d’entre eux n’a pas pris de congé depuis le printemps. Et de nouveau des malades en soins intensifs. Des corps meurtris, des souffles qui se cherchent, et ça recommence dans la violence des soins. Car oui, il faut le dire, les soins en réanimations sont violents parce qu’il ne peut pas en être autrement. La survie est un combat qui se solde par des séquelles lourdes, mais seulement quand il est gagné.

Autrement c’est 300 à 400 morts qui sortent tous les jours des services de réanimation.

Tout se passe comme si un avion de ligne s’écrasait quotidiennement sur le territoire national. A la différence près qu’il serait aisé aux autorités d’interdire le vol des compagnies aériennes responsables de cette hécatombe. Bien sûr les conséquences seraient énormes en termes industriels, économiques et sociaux. Pourtant tout le monde approuverait cette interdiction de vol.

Alors comment se fait-il que nous continuions à ne pas faire ce qu’il faut pour qu’il n’y ait plus ces centaines de morts quotidiennes, la plupart en réanimation ?

Ce n’est pourtant pas bien compliqué de se laver les mains, de porter un masque et de ne pas se réunir à plus de quatre ou six dans un espace clos !!!
Bien sûr que le confinement aura des conséquences économiques et sociales et pas des moindres, mais qui supporterait que l’on ne fasse rien si un Airbus (ou un Boeing) s’écrasait quotidiennement en France ?

A nous de choisir entre le supportable et l’insupportable.

Bernard LAURENT



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