L’indignation créée par la défécation verbale du chef de l’état en dit long sur le niveau de notre débat dans la gestion du tsunami viral qui submerge notre quotidien et en dit long également sur le ton que va prendre la campagne présidentielle. En tombant, cette déjection de trône a fait beaucoup de bruit dans une mare médiatique friande de ce type de royal cadeau et toujours prête à en faire soit une tartine soit tout un fromage… de plus ou moins bon goût, vous en conviendrez.
C’est devenu courant et très recherché, le moindre écart de langage de nos dirigeants provoque une levée d’invectives stigmatisant leur imprévoyance, leur incompétence viscérale et l’inadaptation d’un discours officiel qui ne serait pas à la hauteur de la crise actuelle.
Chaque fois, c’est "Haro sur le baudet, ce pelé, ce galeux dont viendrait tout le mal" (dixit La Fontaine). Comment une sommité de l’état peut- elle se permettre un niveau de langage aussi incongru et choquant chez le détenteur de la fonction suprême ?
Comment ce qui aurait pu être audible dans la bouche d’un Jacques Chirac serait-il devenu insupportable dans celle d’un Emmanuel Macron ? A vous de voir.
On nage dans l’univers ridicule du "qu’en dira-ton", plus soucieux, en apparence seulement, de la forme que du fond. Enfin ! comment un Président de la République peut-il employer des formules aussi scabreuses et indignes de sa fonction !!
N’est-il pas de son devoir de jouer d’un vocabulaire et de périphrases châtiées, de courbettes et de salutations en accord avec sa jupitérienne position ?
"Dans ce même temps » bien pensant où il est courant de pointer du doigt sa suffisance, son arrogance, voire son mépris du "bas peuple », il est quand même étonnant de constater qu’on lui refuse ce petit plaisir de quitter, de temps en temps, cette haute sphère tant décriée pour venir patauger dans la boue plébéienne.
Les grenouilles que nous sommes veulent bien d’un roi (elles en rêvent, que dis-je, elles en raffolent) à l’image de nos voisins d’outre manche mais, c’est cocasse, elles lui interdisent de coasser librement.
Reconnaissons, pour finir, que cette malencontreuse formule qui a tant heurté les puristes et tant provoqué de vagues et de remous dans le microcosme politique et médiatique a, au moins, eu le mérite d’être à l’unisson du "ras le pot" d’une majorité de nos citoyens exaspérés et consternés par l’obstination d’un petit nombre à refuser cette vaccination qui, si elle n’a pas le pouvoir d’empêcher d’attraper le (ou la) Covid, est mondialement reconnue comme le seul moyen d’endiguer la vague qui assaille les urgences de nos hôpitaux et de préserver notre capacité à soigner ceux qui en ont besoin.
Messages
1. Chocking !, 14 janvier 2022, 16:18, par Edouard Jouan
Je tiens, ce vendredi 14 Janvier, à rendre hommage à cette voix qui n’a pas craint d’offusquer de chastes et délicates oreilles en lisant, sur les ondes, d’inconvenants propos.
2. La rancon, 17 janvier 2022, 13:28, par Richou
Merci à Claude Lelouch, Johnny, Lino, Jacques et les autres…